Automne

C’est comme un frémissement. Comme un deuxième printemps. Les feuilles meurent et je renais.

J’ai fui le soleil tout l’été. Me redresse quand sa chaleur se fait moins forte, plus amicale. Hume avec bonheur le parfum du premier matin frais.

Les rues s’animent. Les cartables refleurissent derrière les grilles de l’école d’en face. Zut, huit heures et quart. Maintenant je sais quand je suis en retard.

Il y a la ville qui se réveille. Et « là-bas » qui se calme. Où j’aime à célébrer le repos retrouvé.

La dernière grande marée avant que la plage ne se vide pour tant de mois, pour m’être rendue enfin, lavée, bruissante de mes pas sur le sable et l’eau.

On a rentré les bateaux. C’est le règne désormais des oiseaux. Et là-bas, libre enfin, Saint Malo.

Je me sens protégée par la caresse douce de la laine et des manteaux. A l’abri sous mon chapeau de pluie. Et mes bottes arpentent sans fin les remparts, les îles et les chemins.

J’aime la lumière douce et les couleurs de feu, d’émeraude et d’or. Et les étendues roses de bruyère qui consolent de tant de fleurs mortes.

Il y a dans tout une certitude d’avenir. Dans chaque branche sèche le souvenir de bourgeons. Et l’espoir des nouveaux. Je les attends. Je ne suis pas pressée.

Commentaires

1. Le dimanche 6 novembre 2005, 13:07 par Ursun

Le temps dont nous disposons est notre seule véritable richesse, c'est à nous d'en faire quelque chose de beau. Tout le reste nous est prêté.

2. Le lundi 7 novembre 2005, 07:45 par Cuné

Oui, bon, c'est aussi le fait que ce soit dimanche. Un jour pourri, en général. Aujourd'hui c'est lundi, haut les coeurs ! ;o)

3. Le lundi 7 novembre 2005, 10:42 par Traou

Cuné> Peut-être commentais-tu le billet du dessus ? Tu as raison : haut les coeurs ! Merci de tes encouragements.

4. Le mardi 8 novembre 2005, 13:09 par Cuné

En effet, mon commentaire tombait bien mal sur cette note ci. Hum.

5. Le mercredi 23 novembre 2005, 10:54 par serge

Bonjour Traou,
C'est ce texte qui m'a permis de vous connaître. Bien sûr j'adore lire ce que vous écrivez, et ce que je préfère, c'est la chute toujours inattendue de vos textes. Juste quelques petits mots qui ouvrent une voie très large à toutes les émotions. Un peu à l’image d’une courte prise d’élan pour rebondir sur un trampoline.
Je laisse une petite trace sur votre blog et je vous explique pourquoi :
Un, parce que j’aime bien dire j’aime et deux parce que je vais initier un jeu dans mon testament : « Je veux qu’on m’enterre canalblog » (oui, commentaire en phonétique).
Dans quelques années, de l’endroit où je me trouverai, ma main ectoplasmique posée sur l’épaule de mes petits descendants, j’attendrai, impatient comme eux, qu’ils disent : « Oh regardez ! Papy est passé ici !!!! ». Merci Traou... pour eux ;-)