Dédale d'émotions

J'ai déjà eu l'occasion de dire ici à quel point j'aime le boulot que je fais, même s'il me vole un peu le reste de ma vie en ce moment (ceci dit, ma vie sentimentale s'apparentant peu ou prou au désert de Gobi depuis quelques temps, je peux bien rester au bureau tard le soir, personne ne se plaint d'être délaissé à cause de mon surcroît de travail automnal, c'est déjà ça...).

Et de temps en temps, mon job me fait des cadeaux royaux... Depuis deux mois, nous accueillons sans discontinuer des hôtes étrangers, principalement américains, que nous traitons avec tous les égards dûs à leur importance au regard de notre activité. Nous les emmenons donc de visites privées de lieux prestigieux en restaurants gastronomiques chics (j'ai pris un nombre absolument inavouable de kilos depuis que je fais ce boulot...), en passant par divers spectacles et manifestations pas désagréables (tiens, pas plus tard que vendredi, je dîne dans un cabaret parisien, dont la revue est célèbre dans le monde entier, typiquement le truc que je ne m'offrirais pas à titre personnel, mais auquel je suis ravie d'assister dans ce cadre).

Or, récemment, l'un de nos invités américains particulièrement VIP avait émis le souhait de visiter l'Opéra Garnier. Souhait que nous avons mis un point d'honneur à satisfaire, et je me suis proposée pour être son accompagnatrice-traductrice lors de cette visite. Hier matin, j'ai donc vécu une heure magique bien que trop courte, mon visiteur ricain ayant un avion à attraper juste après.

On entre par la rue Scribe, à l'arrière du Palais, par l'entrée dite "de l'administration", en même temps que quelques jeunes filles frêles à chignons et à la démarche "en dehors". Mon badge "Passager" autour du cou (oui, à l'Opéra, on n'est pas visiteur mais passager, comme d'un vaisseau...), j'ai suivi notre guide par des couloirs tortueux et des escaliers innombrables qu'il convient de bien connaître pour ne pas s'y égarer.

La première porte qu'on nous a ouverte n'avait l'air de rien, mais nous avons débouché... sur le plateau, rien moins !

scène

Nom d'un chien, moi Traou, sur la scène de l'Opéra !!! Vous ne pouvez pas savoir le bond qu'a fait mon coeur dans ma poitrine, la bouffée incroyable de sentiments divers et violents qui m'a cueillie là, d'un coup, face à cette salle mythique. J'ai senti les pointes de mes pieds s'ouvrir en première comme lors de la première leçon de danse de mes huit ans, ai eu envie d'arrondir mes bras devant moi, de monter sur des pointes imaginaires, d'esquisser quelques pas vacillants, les larmes pas loin de mes cils bouleversés. Que c'est fort, une émotion d'enfance qui remonte du plus loin de sa mémoire.
J'ai passé l'heure suivante à vingt centimètres au dessus du sol, fébrile et extasiée, les mirettes grandes ouvertes et pleines d'étoiles, plongée au coeur d'un rêve de petite fille presque oublié, redevenu réel, là, en quelques secondes.

Il a fallu la quitter, pourtant, cette scène rêvée, et s'égarer à nouveau dans le labyrinthe ancien, parfois sombre et sinueux, parfois éclairé d'une percée ronde et lumineuse ouverte sur Paris.

Tour Eiffel

Derrière le plateau, on trouve de longs couloirs où chaque porte est un atelier ou une réserve de costumes. On y trouve des tutus vaporeux d'une blancheur de cygne, des chaussons tous semblables sagement rangés et étiquettés, les costumes du corps de ballet et peut-être des étoiles, qui sait. Du plafond, pendent les tutus courts, tels des corolles de fleurs.
Un peu plus loin, dans l'atelier des accessoires, des mains agiles cousent des perles et des paillettes sur des tissus précieux.

tutus longs

chaussons

atelier costumes

tutus courts

atelier accessoires

On descend ensuite dans les tréfonds de l'Opéra, les sous-sols gris et vastes, au centre desquels les voix résonnent comme des orgues. Il y a là deux puits au fond desquels on devine l'eau du lac souterrain qui assure la résonance de la salle et l'équilibre mouvant du bâtiment tout entier. Parfois, sur un mur, une flèche rescapée de la dernière guerre indique la direction de l'abri le plus proche. Je me sens minuscule au coeur d'un pan tout entier d'Histoire.

En remontant, au détour d'un escalier de plus, une porte ouvre sur la fosse d'orchestre. J'ose à peine y risquer un pied timide. De là, le plafond multicolore paraît si loin, si proche...

plafond

Et puis encore des tours et des détours, on monte, on monte en colimaçon vers des salles aux noms dansants : Diaghilev, Nouréev, Petipa. Là, on est happé par des notes de piano qui s'entrecroisent d'une salle de répétition à l'autre. Parfois, par un hublot percé dans une porte, on aperçoit des corps fuselés et puissants qui égrènent dégagés et battements inlassablement, jusque sous le dôme le plus élevé où une salle circulaire a été érigée récemment. Des petites danseuses emmitouflées de laine noire s'échauffent et s'étirent sans prêter attention à mes regards émerveillés.

danseurs

salle dôme

Il y a aussi des salles vides dans lesquelles nous avons le droit d'entrer. L'espace de quelques minutes, j'ai serré dans ma main le bois sacré d'une barre qui m'a raconté le souvenir de milliers de pliés, de muscles et de pieds douloureux, de corps écartelés. J'ai imaginé jaillissant du plancher des arabesques difficiles et des portés aléatoires. Et aussi des moments d'art pur connus de ce seul espace. A l'abri des regards, juste pour l'amour de la danse.

salle répétition

barres
Cette salle-là, Mon Dieu, jamais je n'aurais imaginé la connaître un jour. C'est celle de "L'Age Heureux" de mon enfance. Je parle d'un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître... "L'Age Heureux", c'est l'épopée du petit rat Delphine Desyeux dans une série télévisée en noir et blanc, qui m'avait fait supplier mes parents - comme toutes les petites filles de ma génération - de m'inscrire à un cours de danse. Je ne sais pas si quatre murs peints en blanc ont fait plus rêver que ceux-là.

salle répétition

salle répétition

J'aurais bien aimé aller sur les toits, comme la petite Delphine, renvoyée de l'Opéra pour cette raison. Ils sont interdits désormais. Et de toute façon, les petits rats ont déserté l'Opéra, depuis la délocalisation de l'école de danse en banlieue parisienne. On m'a dit qu'il y avait encore des ruches, cependant...

toits

Quelque part, dans mes rêves des nuits à venir, il y aura sûrement quelques jolis fantômes de tutus...

tutus

Commentaires

1. Le mercredi 1 novembre 2006, 18:46 par Otir

Quel joli billet ! Merci, Traou pour ce dédale d'émotions parfaitement retransmis. Merci à tes clients américains de nous avoir permis cette promenade nostalgique et émerveillée.

2. Le mercredi 1 novembre 2006, 18:48 par Pralinette

Merci Traou, pour cette visite guidée superbement commentée et pleine d'émotions. Je vois les larmes au bord de tes cils... (euh dis donc... n'inverse pas les évènements... ta vie amoureuse ne serait-elle pas désertique pour cause de vie professionnelle trop intense ? enfin c'que j'en dis hein... en fait non, je te taquine, je sais bien... ;-)) Plein de bisous.

3. Le mercredi 1 novembre 2006, 19:18 par Swâmi Petaramesh

Joli billlet... Qui me rappelle que j'ai mis une fois les pieds à l'opéra Garnier, pour voir un ballet de Béjart avec une amie, il y a un sacré paquet d'années... en 1989 je pense, ou 1990 peut-être ?
L'amie et moi avions deux places dans le plus haut des poulaillers, sur le côté, où l'on ne voyait pratiquement rien sans se dévisser la tête, et juste un petit bout de la droite de la scène en se la dévissant gravement.
Au bout d'une demi-heure à ce régime, j'en ai eu marre et ai indiqué à mon amie que je voulais trouver le moyen de nous installer à de meilleures places. Elle me dit qu'elle ne voulait pas bouger, mais que je n'avais qu'à bouger, moi, si je le souhaitais - c'était une amie pas très très proche ;-))
Je bougeai donc et commençai par descendre jusqu'au sous-sol, puis franchis une petite porte qui me conduisait "vers le fond". J'utilisai la tactique du faufilateur fou : Quand tu croises quelqu'un, tu fais un vague petit salut l'air de ne pas y penser, genre le type qui a le droit d'être là et qui y a été toute sa vie ;-)
Je finis par me retrouver dans un dédale de machineries sous la scène, et, remontant un petit escalier, je débouchai sur la scène, en coulisse, à gauche, juste derrière le rideau. Là, je dis vaguement mais poliment bonjour à ceux qui se trouvaient là, jusqu'au pompier de service, puis avisai une espèce de chaise fixée en haut d'un portique d'éclairage, que j'escaladai, puis m'installai dans la chaise et assistai de là, royal, au reste du spectacle, surplombant la scène du côté gauche en haut du portique d'éclairage, caché par le rideau de scène, les danseurs si près en-dessous que j'avais l'impression de presque pouvoir les toucher...

Ce fut un moment totalement inoubliable, féérique.

Le spectacle terminé, je poursuivis mes explorations des coulisses du navire, et découvris une incroyable quantité de salles de danse dont je n'aurais pas un instant soupconné l''existence, jusque dans les hauteurs, jusque sous les toits. Je les reconnais dans tes photographies, du moins il me semble.

Quand je finis par sortir par une "entrée des artistes", l'amie était partie depuis longtemps et avait pris un taxi ;-))

4. Le mercredi 1 novembre 2006, 20:12 par Fauvette

C'est chouette ce billet et émouvant ! Merci de nous faire partager cette visite, si bien illustrée. Il a été bichonné ton visiteur, et nous aussi.

Ah ce feuilleton ! Mais moi aussi cela m'a fait rêver ! J'adorais Delphine de l'Age heureux ! Non pas pour la danse, mais parce qu'elle vivait en ville et prenait le bus ! Pour moi, à l'époque c'était le comble du chic, car dans ma campagne il n'y avait que le car, poussif et malodorant... Mais le bus parisien cela me paraissait si bien. Et vivre en appartement aussi. De drôles de rêves non ?

Bises ma chère Traou.

5. Le jeudi 2 novembre 2006, 00:53 par labosonic

Euh, c'est ici et maintenant qu'on dit merci, non ?

6. Le jeudi 2 novembre 2006, 08:51 par Anne

Quel joli billet, merci pour le partage de la visite ! Evidemment le foyer de Jouy le Moutier me fait paraître mes débuts bien miteux, en comparaison :-D

7. Le jeudi 2 novembre 2006, 10:43 par luciole

J'ignorais qu'on pouvait visiter l'opéra Garnier. Tu m'en a donné une forte envie et j'imagine tellement bien ton émotion à te retrouver sur la scène... sourire ... J'ai vécu ce genre de chose la première fois que je me suis retrouvée sur une scène que je n'avais vu que du côté spectateur, c'était la petite salle du TNN, et c'était pour y faire répéter ma première mise en scène. Par la suite presque toute mes mises en scène y sont passée mais je n'ai jamais eu le bonehur d'y jouer moi même ... sourire ... Mais d'autres scènes m'attendent ! rire ! Bises !

8. Le jeudi 2 novembre 2006, 13:46 par Crick

Magnifique billet qui nous emporte une fois de plus avec toi. Pour un peu et je sentais cette barre. C'est vraiment magique ce lieu et c'est génial que tu ais pu en profiter !! Merci pour ce temps de rêve. Bisous

9. Le jeudi 2 novembre 2006, 17:01 par Pablo

Le temps de la lecture, je me suis senti transporté, moi aussi, juste derrière les yeux de Traou.

10. Le jeudi 2 novembre 2006, 19:02 par Alauda

Superbe ! L'Opéra est un de mes rêves.. mais plus pour l'art lyrique que pour la danse.. je me suis promis d'aller un jour écouter - et voir- La Traviata à l'Opéra de Paris.. Merci Traou pour cette promenade au coeur de l'émotion... PS : moi aussi j'aimais bien Delphine ..sauf que moi, je dansais comme un râteau et que je complexais à la voir si gracieuse :))

11. Le jeudi 2 novembre 2006, 21:56 par Phosphatine

Tu manques Traou... Et ça se ressent encore plus à la lecture d'un si joli billet... De l'émotion...comme toujours... Merci à toi de nous faire partager tes petits instants précieux de vie...

12. Le vendredi 3 novembre 2006, 09:52 par Traou

Merci Otir, et si j'y retourne (j'en rêve), j'aurais peut-être d'autres lieux insolites à vous montrer. Certaines personnes qui y travaillent depuis des années m'ont dit en découvrir chaque jour de nouveaux...

Chère Pralinette, tu es la voix du bon sens (enfin presque !) ;-) Bises

Mon Swâmi, je t'imagine fort bien en faufilateur fou ! ;-) Alors, en fait, le fantôme de l'Opéra, c'était toi !!!

Ah, Fauvette, le rêve de l'appartement et du bus, je l'ai fait aussi, moi qui habitais une grande maison en pleine campagne, je rêvais du macadam et des voitures (aujourd'hui c'est l'inverse, évidemment).

Anne, nous avons eu les mêmes débuts, on dirait... Mon premier cours de danse était dans un préfabriqué planté au milieu de mon village, et, horreur... il n'y avait même pas de barre ! Mes premiers pliés, je les ai fait agrippée à un dossier de chaise d'école... Tu parles d'un rêve brisé. :-)

Je crois qu'on ne peut pas visiter habituellement ces parties "privées" de l'Opéra, Luciole (au niveau sécurité, ce serait compliqué, je crois). C'était une visite très exceptionnelle, et c'est pour ça que j'ai eu envie de vous la faire partager un peu. J'aimerais bien te voir sur tes prochaines scènes, dis donc !

Bisous à toi, Crick, j'espère visiter d'autres coulisses dont je pourrais peut-être parler ici, un jour...

C'est drôle, quelquefois, quand on voit des choses belles, dont on se dit "tiens, c'est bloguable"... on imagine les lecteurs "derrière ses yeux", tout comme toi Pablo (je ne traduis pas en espagnol, hein !) :-)

Alauda, la petite fille boulotte que j'étais dansait sûrement aussi comme un manche de pioche, mais qu'est-ce que j'aimais ça n'empêche ! Merci de ta visite.

Merci à toi, Phosphatine, j'espère avoir d'autres émotions à vous raconter, même si un peu moins fréquemment...

13. Le vendredi 3 novembre 2006, 13:25 par Akynou

Merci de nous avoie emmené avec toi :-)

14. Le vendredi 3 novembre 2006, 16:57 par Traou

Cher Labosonic, il semble que mon Spamplemousse t'aie pris en grippe... Ça commence à devenir une habitude d'aller te repêcher là-bas, désolée... Mais merci de quoi, très cher ? C'est tout naturel. (est-ce que je me trompe ou c'était un commentaire post-Paris Carnet ?)

Akynou, je te remmène en ballade quand tu veux ! (ce soir c'est M*ulin R*uge, dans un tout autre genre, mais je doute de pouvoir faire des photos... à voir)

15. Le vendredi 3 novembre 2006, 17:24 par goon

merci madame le guide! :)

voir ce "hangar" qui sert d'atelier et les salles de cours... c'est génial de se dire que (presque) tout se passe dans cette même batisse...

c'est un peu comme si j'étais passé dans la salle de projection dans un cinéma et que j'y avais trouvé un studio grouillant d'activité! :o

16. Le vendredi 3 novembre 2006, 17:56 par younes

Merci pour les voyages Traou... Cela me fait plaisir de te lire à nouveau (j'ai décoroché à partir du 17/09), puis il y a quelques jours j'ai pensé à toi et hop je constate que de l'encre a coulé et en proses sur cet espace. Je vais endosser l'habit / le rôle du fantôme de l'opéra, je le confisquerai à ceux qui m'ont précédé de toute façon. Merci pour la visite et la découverte des lieux, car, étant un parisien-étranger avec un modeste vécu en tant que tel, je ne connaissais pas.

17. Le samedi 4 novembre 2006, 09:05 par Shaggoo

Quand Traou flirte avec les fantômes de l'Opéra...

18. Le samedi 4 novembre 2006, 14:23 par Vroumette quite bilingue à ses heures

You know dear, that I can make the american guest with my pefect accent if you need and excuse to visit the opera. I'm in your services to play the VIP and discover many places in Paris (t'as vu, j'le fais bien hein ! Bon alors, tu m'emmènes ? Faut que j'emportee mon tutu king size ?)

19. Le samedi 4 novembre 2006, 16:33 par Yves Duel

magnifique !

20. Le samedi 4 novembre 2006, 18:20 par Traou

Oh, hello Goon, ça me fait toujours plaisir de te voir ici ! Un hangar, un hangar ! La salle de répétition de Delphine Desyeux, malheureux !!! ;-)

Bonjour Younes, il n'y a pas tant que ça à lire depuis septembre, je suis paresseuse (de blog). Et il y a la place pour plusieurs fantômes dans ce labyrinthe !

Tiens c'est une drôle d'idée, ça Shaggoo, "flirter avec des fantômes", tu crois ? :-)

Tsst, tsst, tsst, Vroumette, tu ne tromperas personne, je te signale que désormais, tu t'appelles Vroumette.fr, quand même...

:-) Yves !

21. Le samedi 4 novembre 2006, 18:56 par Anitta

Oui, ça donnerait presque envie de rechausser les pointes, effectivement... (ah, L'Age Heureux. Sacrée madeleine des petites filles qui se rêvaient en tutus, c'est vrai. Même si on a davantage l'âge d'Odette Joyeux que de Delphine Desyeux, aujourd'hui...). Plus encore, je trouve, ton magnifique reportage donne l'impression que nous sommes sur un plateau de cinéma pendant la pause-déjeuner...

22. Le dimanche 5 novembre 2006, 12:26 par obni

Superbe reportage !! Merci !!

23. Le dimanche 5 novembre 2006, 12:32 par coumarine

Magique cette visite... Magiques tes mots qui nous emmènent là où on n'imaginait même pas se rendre un jour Magiques tes photos qui font de nous des intrus émerveillés Merci Traou

24. Le lundi 6 novembre 2006, 16:24 par Rose

J'ai raté ma vie... Du moins, _l'une_ de mes vies! (Mais, ce fut bon! Merci.)

25. Le mardi 7 novembre 2006, 12:31 par Bailili

Superbe visite ! Etonnant d'apprendre qu'il y a un lac sous l'Opéra...

26. Le mardi 7 novembre 2006, 13:51 par gilda

@ Vroumette au king size tutu, I don't know how you manage but you have got a french accent even when you write, ton commentaire m'a bien fait rire.

@ Traou merci de partager comme ça avec nous les chouettes côtés de ton job. La photo de l'opéra garnier vu de la scène, wouah ! C'est rigolo moi qui pratique l'un (le chant) et l'autre (la danse mais pas classique) en amateuse du dimanche ou du samedi après-midi, je me suis dit que c'était définitivement chanter qui m'aurait tenté le plus à ta place. Enfin j'aime beaucoup "les salles aux noms dansants" et je sais désormais quoi t'offrir pour ton anniversaire (quand je saurais c'est quand) :-)

27. Le mardi 7 novembre 2006, 14:13 par Gei

C'est sûr qu'entre le désert de Gobi et Rome... bien qu'il faille vivre dangereusement ! :) (bises)

28. Le mardi 7 novembre 2006, 22:05 par Traou

Anitta, grands dieux ! l'âge d'Odette Joyeux !!!? Mais Odette Joyeux, quand ? (de toute façon, maintenant, elle est morte, non ?) ;-)

Merci à vous, Obni, Coumarine, mes fidèles blogamis...

On ne "rate" pas sa vie, je crois, Rose... aucune d'entre elles.

Souviens-toi de "La Grande Vadrouille", Baïlili, il y est, le lac...

Tu as remarqué pour l'accent de Vroumette, toi aussi, Gilda... Ah, non, moi j'ai rêvé de "Lac des Cygnes" et de "Coppélia" quand j'étais môme. Même si maintenant, ce n'est pas cette danse-là que je vais voir...

J'ai tout d'une "aventurière", Gei ! Si, si, si... ;-)

29. Le lundi 22 janvier 2007, 18:05 par Michel

Que dire après tout ça , Traou ton joli récit me ramème loin , loin, loin, 1956 , les jeudi après midi , c'était le jour ou on n'alllait pas à l'école...et moi j'allais voir à l'opéra deux amis, de mon age , 11 et 12 ans , le frère et la soeur qui allaient à l'école là bas le matin et étudiaient là dans l'après midi . Ces jeudi après midi ou le soir vers quatre heures en octobre tombe et glisse à travers les demis cercles des salles au dessus des toits et ou parfois le soleil caresse un tutu , un visage, la glace, les barres ou mème une vapeur de poussière monte du parquet ....c'est les yeux de mon amie de 11 ans que j'ai revu a travers ton récit , salles de danse et bruit de tissu sur le parquet engourdissant les doigts des pieds , sourd, feutrès, secs , un piano vif et sec, un monde qui ne m'appartenait pas et ou j'entrai comme un voleur ......c'était mes douze ans

Michel Ile de la Réunion