Inde 2è - Delhi

27 décembre. Le compte à rebours voit son terme. Il y a déjà un paquet de temps que mes pensées récurrentes ressemblent à « Dans X mois/semaines/jours, j’y suis ! ». Départ, enfin. Que ce mot est joli, dans ce contexte-là. A peine dormi. Je dois être à l’aéroport aux aurores. Au programme : Paris-Milan, Milan-Delhi.

Nous partons avec beaucoup de retard. En cause : du brouillard sur Milan. Et le temps qui m’est imparti pour la correspondance s’amenuise… A Milan, nous serons quelques-uns qu’une hôtesse entrainera au pas de course pour attraper le long courrier qui nous attend… Je pose la question, essoufflée : est-ce que nos bagages courent aussi vite que nous pour gagner la soute du même avion ? (je suis sans doute un chouïa tatillonne et vieux jeu, mais j’aime beaucoup voyager dans le même avion que ma valise…). L’hôtesse prend un petit air ennuyé pour nous avouer qu’elle ne peut pas vraiment nous le garantir… Du coup, j’ai chouravé la couverture Alit*lia en quittant l’avion pour avoir au moins un truc dans lequel m’enrouler pour dormir (les guest-houses dans lesquelles je descends sont du genre où il faut avoir avec soi son « sac à viande » pour éviter de roupiller dans le jus du routard précédent…). Heureusement, le spectacle aérien des Alpes au petit matin me délivre de toute préoccupation.

Alpes

Et finalement ils sont forts chez Alit*lia, car j’aurai l’agréable surprise de trouver mon sac roulant le premier sur le tapis à l’arrivée à Delhi.

Sortie de l’aéroport. Il est minuit, il ne fait pas chaud, l’air ne sent pas très bon. J’aperçois mes premiers turbans au milieu de la foule qui attend. J’aperçois surtout quelques centaines de feuilles ou pancartes brandies avec des noms dessus. Il ne me reste plus qu’à trouver le mien parmi toutes celles-là, plissant les yeux parce que je ne porte pas mes lentilles en avion et que mes lunettes datent quelque peu. Je finis par apercevoir quelque chose qui ressemble à Traou avec toutes les lettres mélangées et un D à la place du T : pas de doute, c’est pour moi.

Je capte fort peu de choses de Delhi ce soir-là. Comparé à Bombay, mon lieu d’arrivée de l’an passé, c’est beaucoup plus « calme » : pas de bidonville interminable qui s’étend de l’aéroport à la ville. Je n’en saurai pas plus ce soir-là : je m’endors sans demander mon reste – après un premier masala chaï quand même - dans ma première chambre indienne, où j’ai pu prendre une douche chaude en arrivant : je démarre dans le luxe, mes enfants !

Réveil tôt le lendemain, vêtements d’été, ça fait drôle. Et le chaï du petit déjeuner (thé noir aux épices – cardamome, cannelle, gingembre – du lait et du sucre, un délice). Je m’engage dans les rues de Main Bazar où se trouve ma guest-house. C’est un foisonnement de boutiques, et devant chacune d’entre elles on est salué, interpellé, invité à entrer. J’ai un but cependant : au bout de Main Bazar se trouve la gare de Delhi où je dois prendre des billets de train. Je n’y parviendrai jamais. Toute au plaisir de retrouver l’odeur de l’Inde et de m’égarer dans toutes les boutiques où l’on m’invite à entrer et à boire un chaï, je finirai devant le dixième thé de la matinée avec un sympathique Shaffi, patron d’une microscopique agence de voyages, qui s’occupera pour moi de mes billets de trains et me suggère une modification de mon carnet de route qui me plaît bien. Je quitte Delhi dès demain matin.

Il me reste donc la journée pour me promener dans la ville. Premier rickshaw pour me rendre au Fort Rouge, édifice impressionnant, témoin de la puissance de l'empire moghol.

Fort Rouge

Avant d'y accéder, on est comme partout assailli de vendeurs de souvenirs en plastique, de cartes postales, de guides vrais ou faux et même d'étranges vendeurs de... fausses barbes et moustaches, dont l'un ne me lâchera pas pendant plusieurs centaines de mètres pour m'en fourguer un lot, à mon grand amusement. Que diable aurais-je bien pu en faire ?...

Passée la Porte de Lahore, entrée du Fort, on trouve des bâtiments de marbre aux lignes superbes, comme la salle des audiences de l'empereur, dont les murs étaient autrefois incrustés de pierres précieuses, toutes disparues aujourd'hui.

Fort Rouge

Fort Rouge

Fort Rouge

Dans les jardins, on s'asseoit dans l'herbe, on rêve aux splendeurs passées, peut-être...

Fort Rouge

En sortant du Fort, je vais me promener dans Chandni Chowk, le bazar. J'ai plus envie de l'animation grouillante des rues que de visiter des monuments, en ce premier jour.
Ici, on circule, à pied, en voiture, en vélo ou auto-rickshaw, on croise des charrettes à foin et des chameaux arrogants (ou était-ce un dromadaire ? Il a l'air d'avoir deux bosses, mais avec le pilier, je ne suis pas bien sûre...).

Delhi

Delhi

Delhi

Delhi

Dans les boutiques, on s'asseoit, on palabre, on boit du thé et on reste des heures à palper les tissus soyeux. J'ai plaisir à retrouver les marchands de guirlandes de fleurs et les saris de mariage rouge et or qui me rappellent des souvenirs de l'an passé.

Delhi

Delhi

Delhi

Bon, une journée à Delhi, c'est un peu court. Il faudra que je revienne...

Commentaires

1. Le dimanche 21 janvier 2007, 18:47 par luciole

L'Inde, je l'aime racontée, en vrai, elle me fait un peu peur ;-))...

2. Le dimanche 21 janvier 2007, 19:37 par François Granger

C'est drôle, je suis d'accord avec la dame...

Plein de bises Traou.

3. Le lundi 22 janvier 2007, 07:56 par Joël

Moi, l'Inde, je l'aime autant en vrai que racontée. Pour la prochaine fois, si tu veux être sûre d'avoir les billets de trains que tu veux (c'est rigolo de faire la queue aux guichets informatisés des gares, mais c'est long et un peu stressant), tu peux envisager de réserver tes trains par Internet jusqu'à deux mois à l'avance sur http://www.irctc.co.in/ (qui n'est pas pire que le site de la SNCF).

4. Le lundi 22 janvier 2007, 10:51 par Akynou

Ah moi, j'irai bien aussi. Mais pas toute seule. Trop de trucs nouveau d'un coup, ça me ferait trop de stresse pour bien en profiter…

5. Le lundi 22 janvier 2007, 10:51 par Akynou

Cela dit, c'est un plaisir de te lire :-)

6. Le lundi 22 janvier 2007, 11:57 par Traou

Mais y faut pas avoir peur, Luciole et François ! Je reconnais que l'Inde est un peu étourdissante au début, mais je n'ai jamais eu d'appréhension là-bas. Ceci dit je déconseille d'y emmener une choupette de l'âge de Louise, c'est plus propre ici !

Joël, j'avais bien essayé ce site avant de partir mais je n'ai pas réussi à réserver. Et finalement c'était aussi bien car j'ai fait une partie du parcours (Delhi-Jaipur-Agra) en voiture, j'aime bien...

Je me souviens de ma première journée en Inde l'année dernière, Akynou. C'était à Bombay et j'étais totalement submergée par tout ce que je voyais. Un vrai choc, plein d'émotions contradictoires, c'est bruyant, grouillant, totalement perturbant. Et puis après, on s'y fait, il faut se "laisser vivre" l'Inde...

7. Le lundi 22 janvier 2007, 23:30 par Fauvette

Hummmm, cela démarre bien ce voyage. Que je fais par procuration grâce à toi, tu racontes si bien, et en plus tu illustres. Je ne raterai aucun des rendez-vous Traou ! Je serai à l'heure indienne moi aussi, grâce à toi. Merci.

8. Le mardi 23 janvier 2007, 02:11 par Crick

Waaahhhhh Merci Traou, çà me fait un bien fou de voir de nouvelles photos de l'Inde me renvoyant à mes propres souvenirs. J'ai hâte de montre à Poni ce billet, je crois qu'elle va être folle !!! C'est drôle tu es la première personne que je connais qui dit qu'un jour à Delhi c'est un peu court. En fait les gens me disaient qu'ils n'aimaient pas Delhi.... J'ai hâte à la suite !!! J'avoue que mon lieu de prédilection et favori et attendu est Auroville !! Traou faut absolument qu'on arrive à se revoir !! Bisous et douce nuit étoilée